-299 Taipei 101

Comme toutes les constructions de cette ampleurs, la Tour Taipei 101 a ses détracteurs, d'autant plus que, comme toutes les tours du mondes, elle répond plus à un besoin de grandeur nationale qu'à une réelle demande en bureaux et autres espaces locatifs. D'aileurs, à ce jour on estime que la moitié de la tour cherche encore preneur, et n'a toujours pas été loué, 6 ans pourtant après l'inauguration.

Le 9 octobre 2003, Taipei 101 devenait la plus haute tour du monde, mais le 21 juillet 2007, elle perdait déjà son titre, détrônée par Burj Khalifa. L'édifice n'en reste pas moins une prouesse architecturale et technique dans un pays qui doit faire régulièrement face à des typhons et à des tremblements de terre. Quelques chiffres : 101 étages (d'où son nom), 508 m de hauteur, 5 niveaux de sous-sols, 61 ascenseurs dont un qui atteint le 91ème étage en 39 secondes, le tout pour un poids de 700 000 tones, et je ne parle pas du prix!

Cette tour dressée dans le ciel de Taipei est à mes yeux un symbole de la vanité humaine, et néanmoins un élément omniprésent dans mon paysage urbain quotidien. Elle n'est en soi digne ni d'adoration ni de reproche, mais elle me questionne sans cesse sur moi-même et sur ma race, sur notre boulimie d'espace, sur notre besoin compulsif de bâtir non seulement toujours plus haut, mais aussi, à un niveau individuel, toujours plus grand. Quand on sait que nos sociétés industrielles, ses 50 dernières années, ont augmenté la surface privée habitable de 30 à 40% par personnes, ça laisse rêveur sur notre avenir... Lors de mon dernier séjour en France, j'ai constaté que le vert ou l'écolo étaient l'ultime argument de vente, et que partout à la télévision, on parlait d'environnement, d'économie d'énergie, d'eau, etc, mais jamais n'étaient soulevés ces deux problèmes : nous sommes trop nombreux, et chacun surtout occupe trop de place.