Topos

Il faut un lieu pour écrire, un lieu où l'on se sente bien. Certains écrivains ont leur café fétiche ou leur table d'écriture, un espace qui, dans tous les cas de figure, semble bien avoir été privatisé, ou bien alors annexé, ou encore sacralisé...

Mon lieu sera, ou devrait être, l'endroit même où je vis, car je ne me vois pas courir les lieux publiques pour y trouver l'inspiration. Mais, j'habite un petit espace de 17 mètres carrés, sans cuisine (chose très fréquente ici), où il me faut soigneusement loger 40 ans de vie d'un individu! Autant dire qu'il faut tout minutieusement organiser, long procédé où j'ai souvent l'impression de déplacer les volumes, sans jamais rien faire progresser. L'impossibilité d'écrire dans un perpétuel sentiment de déménagement, me tient peut-être lieu d'excuse, mais rien de tel pour m'angoisser et m'immobiliser, que cette incessante invasion des choses. Je dois donc trier, jeter, ranger, organiser, alléger... ce sans quoi je ne pourrai jamais écrire. J'aurai pour l'instant consacré l'essentiel de ces 3 premières semaines à cette tâche ingrate, mais pour moi indispensable!