-107 Eisa Dance Festival (Japon)
Ce jour-là, à Naha, il faisait très chaud, c'était d'ailleurs la première fois depuis mon arrivée que le soleil tapait aussi fort sur la province d'Okinawa, pourtant Kokusai Str. était bondé, et ce en raison du très attendu Eisa Dance Festival : en tout, plus de 150 groupes venus de toutres les villes et îles de l'archipel, et dont certains dansaient pieds nus, si bien qu'on passait parmi eux pour arroser la route!
Eisa est une danse folklorique des îles d'Okinawa, que l'on pratique surtout pour Obon, une fête importante au Japon, vers la mi-août, et durant laquelle une bonne partie du pays est en vacances. Cette danse est devenue tellement emblématique d'Okinawa, que Naha, la préfecture, en a fait un festival!
Il s'agit d'un groupe de 3 ou 4 chanteurs accompagnés au sanshin (sorte de banjo à 3 cordes, photo ci-dessus), tandis que des danseurs marquent le rythme par des cris et/ou des tambours. 3 sortes de tambours, du plus grand au plus petit : odaiko (photo 1 ci-dessous), shimedoiko (photo 2 ci-dessous) et paranku. Les costumes varient en fonction des localités.
Eisa était à l'origine une danse rituelle bouddhiste (le terme Eisa serait tiré de ce verset d'un texte religieux de l'ancien royaume de Ryukyu : Iro Iro no Esa Omoro), souvent présente autrefois dans les cérémonies mortuaires. Les choses ont bien changé, puisque parmi les danseurs se glissent même désormais des sortes de clowns faisant des pantomimes dont le comique tourne ou bien autour de la boisson (photo 1 ci-dessous) ou bien autour de la luxure, tel le personnage de la photo 2 ci-dessous, qui porte son slip rouge par dessus ses vêtements et passe au milieu des danseuses pour les séduire. Ils semblent nous montrer les travers de l'âme humaine... Faut-il y voir une version orientale de nos danses macabres?
